La Franc-maçonnerie affiche de belles valeurs, de celles qui nous font dire : je suis fier d’en être. Humanisme, fraternité, solidarité, bienveillance, tolérance, laïcité… ces mots qui fleurissent dans notre langage nous enivrent et nous accordent un supplément d’âme. Nous sommes heureux de cette belle démarche qui prend appui sur l’éthique mais aussi, pour certains d’entre nous, sur la spiritualité.Tout nouvel initié pénètre sur un chemin de recherche où, semble-t-il, l’idéal donne la main à la sagesse avec loyauté, dans la sincérité du partage. Ce voyage intense aux aspects labyrinthiques donne des ailes, enthousiasme le cœur, nous invite au travail sur soi et en soi. On y croit fort. Et puis un jour, des fêlures apparaissent, le reflet renvoyé par le miroir maçonnique se morcelle, puis se brise. Déchirures dans la vie des Obédiences, déchirures dans celles des Loges. Éparpillements. De nombreux phénix naissent de ces éclats pour se multiplier encore et encore comme dans un mauvais rêve.L’initié groggy s’interroge : nos paroles sont-elles vides de sens, cabossées par les frictions trop nombreuses avec les autres, les idées, les égos ? Force est de constater que nos dires sont rarement en adéquation avec nos actes. Or, un homme n’est pas ce qu’il énonce mais la résultante de ce qu’il fait.La Maçonnerie soufflerait-elle, à son insu, la dispersion sous la poussée du nombre ? Les valeurs s’effriteraient-elles jusqu’à faire fléchir l’angle de l’Équerre, pour une meilleure adaptation à l’environnement sociétal ? Ou bien est-ce « le signe des temps » qui induit des mutations dans les conduites influencées par le « carpe diem » des réseaux sociaux ?Une chose est certaine des vagues balayent notre rivage maçonnique et en modifient la cartographie. Ces changements bousculent, bouleversent, renversent mais faut-il s’en inquiéter outre mesure, ne serait-ce pas le flot perpétuel de la vie ?